bouygues constru 610Bouygues recueille les fruits de sa stratégie dans les télécoms: dans le rouge début 2019 pour des raisons saisonnières, le géant français conforte sa position sur un marché en accalmie mais gère un tableau plus contrasté dans la construction, où il s'assume "sélectif".

"Les résultats du premier trimestre ne sont pas représentatifs des résultats de l'année", a rappelé Philippe Marien, directeur général délégué du groupe, lors d'une conférence de présentation des chiffres trimestriels.

De fait, la Bourse saluait jeudi matin ces derniers avec une hausse de plus de 2% du titre, alors que le groupe a essuyé une perte nette de 59 millions d'euros au premier trimestre contre un bénéfice de 14 millions un an plus tôt. En revanche, le chiffre d'affaires progresse de 16% à 7,9 milliards.

Sur l'année, ce ne sera "bien évidemment pas une perte", a insisté M. Marien, le groupe confirmant ses objectifs 2019, dont une amélioration générale de sa rentabilité après une forte hausse de son bénéfice net l'an dernier.

Plusieurs éléments saisonniers ou ponctuels expliquent en effet la perte trimestrielle: du côté des chantiers, c'est l'activité toujours moindre en début d'année de Colas, filiale de travaux routiers et ferroviaires, et gros contributeur - un tiers - aux revenus de Bouygues. Le mouvement est accentué par l'achat dans l'intervalle d'un concurrent canadien, Miller McAsphalt, à la saisonnalité encore plus marquée.

Quant aux télécoms, le bénéfice net y baisse d'un quart, repli surtout dû au niveau exceptionnellement élevé du premier trimestre 2018, qui avait été gonflé par les plus-values de cession des pylônes de Bouygues à l'espagnol Cellnex.

Sans en tenir compte, l'activité y reste solide: longtemps en difficulté face à la guerre des prix dans le secteur, Bouygues a déjà réalisé une excellente année 2018 et poursuit le mouvement, séduisant de plus en plus de clients dans le mobile comme le fixe.

Depuis quelques mois, "on est sur un marché qui est un peu moins agressif", a résumé M. Marien. "Les promotions n'ont pas cessé mais clairement l'intensité concurrentielle a baissé".

Conséquence pour le groupe, il peut relever le prix de ses nouveaux abonnements à bas prix tout en retenant plus facilement les clients enclins à changer d'opérateur pour des raisons financières.

- L'immobilier ralentit -

Le tableau est plus mitigé du côté des chantiers: les revenus y progressent nettement et la perte nette s'y explique largement par la saisonnalité, mais les comptes sont plus dans le rouge qu'un an plus tôt.

Surtout, le groupe enregistre quelques essoufflements de ses commandes, indicateur avancé de l'activité, bien que leur niveau reste sans précédent grâce notamment à un essor marqué à l'international.

C'est l'activité commerciale de promoteur de Bouygues qui ralentit surtout, ce que le groupe explique par une pause provisoire dans l'immobilier d'entreprise, par essence plus fluctuant que le logement car sujet à de grosses opérations.

"Toutes nos affaires sur l'immobilier d'entreprise seront des affaires que l'on prendra en fin d'année", a promis M. Marien.

Quant à l'activité de constructeur, le niveau général du carnet reste élevé en France mais le groupe y a signé nettement moins de nouvelles commandes qu'un an plus tôt.

"Il y a eu (...) moins de succès commerciaux sur cette période", a admis M. Marien, évoquant notamment le fait que le groupe n'avait pas signé de nouveau contrat lié au Grand Paris.

"Il n'y a pas besoin de prendre à tout prix des affaires en France", a-t-il relativisé. "C'est le résultat d'un choix complètement assumé".

"Nous sommes extrêmement sélectifs" sans avoir "besoin (...) d'être agressifs", le groupe jugeant avoir suffisamment de commandes en stock pour ne pas casser ses prix, a conclu M. Marien.

Enfin, l'évolution du bénéfice de Bouygues, qui profite par ailleurs d'un bon début d'année de sa filiale de médias TF1, pâtit de la rentabilité en baisse de sa participation dans le groupe ferroviaire Alstom.

Le bénéfice tiré de cette participation a fondu de moitié au premier trimestre, même si les résultats d'Alstom ont globalement progressé sur l'ensemble de l'exercice 2018/2019.

Bouygues, qui devait vendre sa participation dans le cadre de la fusion d'Alstom et Siemens mais y a renoncé pour l'heure après l'échec de celle-ci, pourra se consoler avec un dividende de près de 350 millions d'euros, déjà annoncé par le groupe ferroviaire.

jdy/els/tq/nth

 

 

Paris, 16 mai 2019 (AFP) - © 2019 AFP

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